Le projet de retenue d’eau de Varambon en quelques mots et quelques chiffres
Situé sur l’alpage de Varambon, ce projet de station de pompage turbinage est un projet de stockage de l’énergie électrique, destiné à faire face aux pics de consommation d’électricité des heures de pointe.
Il impliquera la construction d’une retenue d’eau d’une surface de 12 ha environ, avec une emprise totale bien plus grande.
Loin de constituer un plan d’eau pour la baignade, pour la pêche, ou pour accueillir une riche biodiversité… cette retenue sera soumise à un marnage considérable, avec des variations du niveau d’eau de l’ordre de 12 m (à une vitesse d’environ 2 cm/min). Ces fortes variations ne permettront l’installation d’aucune espèce de flore ou de faune.
Plusieurs dizaines de kilomètres de conduite souterraine traverseront le pays de Gex, de Conflan à l’alpage de Varambon, en passant par la réserve naturelle nationale, pour conduire l’eau du Rhône jusqu’à la retenue.
Les principaux chiffres :
- Une digue d’une hauteur de 25m
- Un débit d’équipement de 27 m3/s en pompage et de 37 m3/s en turbinage
- Une chute libre d’environ 1020m
- Une puissance instantanée de 360MW en pompage et en turbinage.
- Un budget prévu à hauteur de 700 millions de CHF
La retenue de Varambon abandonnée
Le projet est officiellement abandonné depuis l’annonce faite par les SIG lors de la réunion publique de Chancy, le 19 avril 2011. Cependant, personne n’est dupe, et un contexte économique plus rentable pour ce type de projet le fera à nouveau émerger… Entre autre une évolution des prix et du différentiel entre tarifs heures pleines / heures creuses…
Un projet consommateur d’énergie… mais « rentable » économiquement !
Le projet de retenue d’eau situé sur l’alpage de Varambon, Haute-chaîne du Jura, est conçu uniquement pour faire face aux pics de consommation d’électricité des heures de pointe. Il s’agit en effet d’une technique de stockage de l’énergie électrique.
Le principe des stations de pompage-turbinage comme celle présentée ici est simple : pomper l’eau (et donc consommer de l’énergie), en « heures creuses », stocker cette eau (et donc cette énergie) en altitude, et enfin la restituer (pour produire de l’électricité) en « heures de pointe ».
Une semaine type de fonctionnement : 36 heures de pompage en « heures creuses » (correspondant à 670 GWh/an d’électricité consommée), pour 26 heures de turbinage en « heures de pointes » (correspondant à 490 GWh/an d’électricité produite) : soit un rendement de 73%…
Si le bilan économique est positif, puisque l’électricité en « heures creuses » coûte bien moins cher que l’électricité en « heures de pointe », le bilan énergétique, lui, est donc bien négatif !
Ce projet est donc consommateur d’électricité. Un comble à une période où il est de plus en plus question d’économie d’énergie…
L’intérêt d’un tel projet est directement lié au modèle énergétique français à dominante nucléaire. En effet, les centrales nucléaires qui fonctionnent de manière « linéaire », ne peuvent absorber les pics de consommation des heures de pointe.
Enfin, la CNR présente ce projet comme une nécessité dans un cadre de développement des énergies renouvelables dont la production énergétique est variable dans le temps. Or, la nécessité de rendre ce système économiquement intéressant ne permet pas d’utiliser de l’énergie issue du « renouvelable », son coût étant trop élevé. On voit donc mal comment ce type de projet peut espérer répondre à la problématique des énergies renouvelables !
Propositions du collectif
De tels projets sont rendus nécessaires par la problématique des pointes de consommation que connaît notamment le modèle énergétique français.
Un programme de limitation de ces pointes de consommation est absolument indispensable. Cela peut passer entre autre par la mise en place de compteurs intelligents pour tous les consommateurs d’électricité, un programme de « sortie du chauffage électrique ». Le chauffage électrique, en partie responsable de ce phénomène de pointe de consommation, est pourtant encore largement subventionné…